Quelques articles

Pourquoi bridez-vous sans le savoir le développement de votre enfant

La réponse est assez simple …

Petit a : parce que vous n’êtes pas assez informée. Vous faites comme ça vous vient, intuitivement, sans vraiment savoir ce dont votre petit a besoin pour se construire car vous avez foi en votre instinct maternel. Et ce, peu importe votre degré de fatigue physique/émotionnelle ou la charge mentale qu’il vous incombe.

Petit b : parce que vous vous informez mal.  Vous connaissez par cœur les échelles de développement avec toutes les compétences supposées acquises par votre merveille en fonction de son âge. Ainsi, vous ne manquez pas de faire des comparaisons entre ce que votre petit ne sait pas encore/déjà faire par rapport à ses comparses du même âge. Vous alternez entre les modes « Waouh qu’il est avancé » et « Oh mon dieu qu’il est en retard ».

Petit c : parce que vous vous croyez suffisamment informée. Notamment grâce aux gentils conseils gracieusement prodigués par Papy et Mamy parce qu’ils ont fait comme ça avec vous et que ça a très bien marché.

Bon ok, je caricature 😉

Mais j’en suis réellement persuadée : des parents éclairés feront des enfants éveillés!

 

Pourquoi bridez-vous sans le savoir le développement de votre enfant ?

 

Pour une parentalité éclairée

La psychanalyse, la psychologie developpementale et, désormais, les neurosciences nous permettent de mieux comprendre les mécanismes par lesquels les enfants se développent, apprennent et se construisent.

Nous pouvons désormais pointer les effets délétères de certaines anciennes pratiques éducatives (hein Mamy) ou de certains gestes adoptés spontanément par les parents (hein l’intuition), comme le fait d’asseoir son bébé alors qu’il ne sait pas encore le faire de lui-même.

Bien sûr, il ne s’agit pas de faire une thèse de doctorat sur le développement global de l’enfant pour être parent ! Mais peut-être que quelques lectures avisées ou bien la consultation préventive d’un professionnel pourra vous éviter quelques boulettes 😉

C’est dans la prime enfance que s’instaurent les fondations de tous les apprentissages les plus complexes à venir. Le potentiel de l’enfant est là, il ne tient qu’à nous, parents et autres adultes intervenant autour des tout-petits, de mettre en place les conditions nécessaires à son jaillissement.

Et pour ce faire, il est nécessaire de comprendre les mécanismes naturels de développement de l’enfant.

Au risque, sinon, de brider involontairement votre enfant car vous passerez sans doute à côté de faits essentiels. En voici au-moins 3, et ce n’est qu’une introduction 😉

1- Votre enfant est génétiquement programmé pour se développer

Comme l’explique si bien Céline Alvarez (et elle n’est pas la seule) : tout bébé naît avec un puissant programme d’auto-éducation. Ce sont les mécanismes naturels de l’apprentissage. Ce programme est installé de base. Il n’y a plus qu’à le lancer.

Les étapes du développement psychomoteur sont inscrites dans les gènes de votre enfant. Et, s’il est né en bonne santé, il a donc tout ce qu’il faut pour réaliser tous les apprentissages de la vie et s’épanouir en tant qu’être humain.

C’est à dire qu’il « sait » ce qu’il faut faire pour grandir. Il « connaît » les étapes pour apprendre à marcher et à parler. Son corps est prévu pour s’équilibrer et se coordonner. Son cerveau est prévu pour compter, calculer, raisonner. Tous les câblages sont là, dès la naissance, pour permettre à votre petit de faire des exploits en matière de développement ! C’est inscrit en lui, même s’il n’en est pas conscient.

2- Mais à certaines conditions …

Dans toutes les plus belles histoires, il y a un mais. Ce n’est pas parce que le programme est installé sur son disque dur d’enfant que celui-ci sera forcément ouvert !

Pour permettre à tout ce potentiel inné de jaillir, il existe des conditions et non des moindres. Il faut que son milieu lui soit propice.

Seront donc cruciales tant l’adéquation des stimulations que vous proposerez à votre enfant pour répondre à ses élans développementaux, que la qualité des liens affectifs que vous tisserez avec lui pour l’accompagner dans ses découvertes au quotidien.

Alors seulement, le programme naturel d’auto-éducation de votre enfant pourra être lancé. Tous ses potentiels latents pourront se déployer au grand jour. C’est l’adéquation de son environnement matériel et relationnel qui permettra à son potentiel de s’exprimer.

Raison de plus pour s’informer, un minimum, quant à ces fameux mécanismes par lesquels se développe votre enfant.

3- Votre bébé est plus autonome que vous ne le croyez

Bien sûr, votre petit dépend de vous pour sa survie. Il dépend également de vous et de l’environnement que vous lui proposez pour bien grandir, comme je viens de vous le dire.

Mais il n’a pas besoin de vous pour apprendre. Dans le sens où il n’a pas besoin que vous lui montriez comment faire, que vous lui donniez des cours de « marche » ou de « langue française », voire de « régulation émotionnelle ».

Si vous lui laissez l’opportunité, votre enfant peut être autonome dans ses apprentissages. Et tout apprentissage actif réalisé sur base d’une découverte ou d’une recherche, sur fond de curiosité et d’envie, sera beaucoup plus solidement ancré qu’un apprentissage suscité par l’adulte d’une manière formelle.

Il vaut mieux donc l’accompagner plutôt que lui montrer, le guider dans son « laisser être » plutôt que lui « faire faire » ! Car le développement n’est pas un drill.

Ce n’est pas en installant votre enfant assis, bien calé avec des coussins, que celui-ci apprendra à s’asseoir. Au contraire, c’est en cherchant comment faire, en faisant des essais et surtout des erreurs, qu’il découvrira la bonne manière de s’organiser dans son corps pour atteindre lui-même cette position.

Dans tous les domaines, qu’ils soient moteurs, affectifs ou cognitifs, ce n’est pas en contraignant votre enfant à faire des exercices pour s’entraîner qu’il parviendra à acquérir une nouvelle compétence. Car pour apprendre, il faut du plaisir, de la motivation et une démarche active. C’est scientifiquement prouvé !

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13 Comments

  • Flo

    Quelle condécendance je trouve dans votre approche… Je déteste ce genre d’article hyper culpabilisant à base de « faut », « faut pas » en veux-tu en voilà ! Insupportable. Chaque maman fait de son mieux, il faut vivre et suivre son instinct plutôt que de rester le nez collé à des articles anxiogènes comme le votre. Bien sûr il faut s’informer un minimum mais quid du bon sens et de l’instinct maternel… Aucune mère n’est parfaite et heureusement. Vous rabaissez vos lecteurs je suis désolée… Cordialement.

    • Carole

      Merci de partager votre point de vue, que je comprends. Néanmoins, si vous me connaissiez et aviez-lu tous mes autres articles, j’ose espérer que celui-ci serait différent. La prévention, en matière de puériculture et de développement dans la petite enfance, me tient fort à coeur. Le ton que j’adopte se veut parfois volontairement tranché afin justement, d’attirer l’attention et de sensibiliser les parents à certaines mauvaises pratiques inconscientes par manque d’information pertinente. Libre à vous de passer votre chemin! Cordialement, Carole Coenen

      • doumont françoise

        En lisant les réactions je me dis que le chemin vers le changement est encore long. On peut être mère, avoir l’instinct maternel et se remettre en question. Merci pour cet article. Bien sûr il est « rentre dedans » et je ne l’utiliserais pas pour convaincre un parent fu bien fondé de la psychomotricité libre mais en tant que professionnelle de la petite enfance il me parle très bien

      • Jeff

        Bonjour Carole, je suis nouvellement papa et c’est vrai que depuis la naissance de ma fille il y a 4 mois j’ai voulu suivre mon instinct paternel et ignorer à tort les articles sur le développement de l’enfant que m’a fortement suggéré ma compagne à mainte reprise.
        J’avais tendance à penser, par fierté sûrement et par conviction un peu, que la façon dont ma mère m’avait élevé était plutôt concluante, et qu’avec seulement son amour et les moyens du bord elle avait plutôt bien réussi!
        Mais voilà les temps changes et le savoir progresse, donc effectivement mon amie avait raison (une fois de plus? ?) pourquoi se priver de conseils de spécialistes avisés si ces derniers peuvent nous éviter des erreurs d’appréciation, permettre un bon développement de notre enfant et nous faire gagner du temps? Il ne s’agit pas d’appliquer à la lettre tous les conseils prodiguer mais d’en avoir connaissance et d’affiner et d’utiliser au mieux leur savoir pour l’épanouissement de notre progéniture! Donc merci Carole pour la clarté de vos conseils et merci à mon amie d’avoir insister… Jeff.

        • Carole

          Bravo Jeff pour avoir eu la souplesse d’esprit de vous ouvrir à de nouveaux possibles 🙂 Je vous souhaite beaucoup de plaisir à voir grandir votre fille et à participer activement à son éveil !!!

    • Lisa

      Je ne suis absolument pas d’accord avec vous.
      Elle n’a aucunement utilisé de ton condescendant comme vous le dites.
      J’ai trouvé cet article très bien écrit et il m’a personnellement beaucoup aidé.
      Il n’y a aucune raison de se sentir rabaissé sauf si on fait mal les choses et qu’on ne souhaite pas le reconnaitre.

  • Bonjour,
    Autant je trouve plein de richesses et plein de pistes pour comprendre et mieux accompagner le développement de l’enfant, autant je trouve que l’approche est culpabilisante pour les parents. Je pense notamenment à une expérience qui a montré que dire aux parents qu’ils sont particulièrements compétants renforce la bienveillance qu’ils ont envers leur enfant. C’est compliqué de proposer d’aider des parents qui n’ont rien demandé. Et l’approche culpabilisante ne me semble pas la plus pertinante. Bien loin (très très loin) d’adhérer aux anciennes méthodes, je refuse de considérer les générations précédentes, comme jsute de gros idiots qui ont élevés leurs enfants en faisant erreurs sur erreurs. Nous évoluons et c’est tant mieux mais pas dans cette condescendance….

    • Carole

      Bonjour Cath, je suis tout à fait d’accord avec vous 😉 Loin de moi l’idée de vouloir culpabiliser qui que ce soit. Si mon ton vous a paru condescendant, c’est sans doute le résultat d’un malheureux quiproquo … Pas toujours évident de mettre de la caricature et de l’ironie par le seul moyen de l’écriture, en tout cas en ce qui me concerne. J’utilise certaines formules plus « tapageuses » pour attirer l’attention et sensibiliser le plus de personnes. Libre à vous de passer votre chemin … Bonne continuation, Carole

  • Celia

    Je trouve cet article très intéressant, merci pour ces bons conseils Carole.
    Si certains parents se sentent coupables, ç est peut être parce qu ils ont à minima adhèré au contenu de cet article et qu’une partie d’eux même refuse d’admettre qu’ils n ont pas bien fait les choses à un moment donné. Nous ne sommes pas parfaits et ç’est nos erreurs qui nous font grandir. Notre ego quand à lui nous empêche d’y parevenir.
    Cordialement
    Celia

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