Qu’est-ce que la psychomotricité ?

La psychomotricité est une discipline paramédicale dont la spécialité est le développement global de la personne. Elle travaille le corps, dans son fonctionnement physique : les sensations et les mouvements. Mais ce corps physique est toujours envisagé en fonction de ses liens avec l’activité du cerveau, la vie psychique de la personne ainsi que son environnement.

Pour aller plus loin dans la définition de la psychomotricité
Psychomotricité fonctionnelle ou relationnelle ?
Prévention, éducation, rééducation ou thérapie ?

La psychomotricité est une spécialité des interactions qui existent entre la sensorimotricité, l'affectivité et les fonctions cognitives.

Pour aller plus loin

La psychomotricité est une fonction importante du corps humain. C’est grâce à cette fonction que nos mouvements et nos sensations sont reliés à nos émotions et à notre intellect. Quand nous bougeons, notre cerveau raisonne pour organiser nos mouvements, et nous ressentons des émotions. Bouger, sans réfléchir et sans ressentir de sentiments, c’est impossible ! Nous sommes tous des êtres psychomoteurs.

Cette fonction s’affine et se perfectionne pendant toute l’enfance, à travers le développement psychomoteur, pour atteindre une certaine harmonie à l’âge adulte. Elle reste cependant en remaniement constant, en fonction de nos expériences de vie.

Si tout est lié, lorsqu’une difficulté se présente dans l’un des trois aspects de la fonction psychomotrice, celle-ci aura également des répercussions sur les deux autres. Nos difficultés émotionnelles ou intellectuelles vont donc s’exprimer à travers notre corps. L’inverse est également vrai. Si notre corps est mis à mal par des douleurs, un handicap, un accident ou une maladie, cela influencera notre vie psychique.

C’est là qu’intervient la psychomotricité en tant que discipline et profession paramédicale. Le psychomotricien est un spécialiste de ces interactions entre motricité, affectivité et intellect. Il observe et analyse la façon dont ces interactions se manifestent à travers le corps. Et c’est par la voie du corps qu’il abordera son travail d’aide ou de soin.

Psychomotricité fonctionnelle ou relationnelle ?

La psychomotricité est fonctionnelle ET relationnelle par définition. Elle s’intéresse au développement global de la personne. Elle considère donc le corps, la manière dont il fonctionne, en relation avec l’entourage et l’environnement.

Le psychomotricien travaille la fonction dans la relation et vice-versa. Si le psychomotricien travaille le corps dans ses aspects fonctionnels, il travaille forcément les aspects relationnels également. L’inverse est également vrai.

Mais alors d’où vient cette distinction ? C’est historique. En Belgique, avant la création d’une formation spécifique (le Bachelier en Psychomotricité), la psychomotricité était une formation continue.

Il y avait d’un côté de nombreux kinésithérapeutes et éducateurs physiques qui s’orientaient vers la psychomotricité dans une approche dite « fonctionnelle ». La prise en charge était centrée sur les troubles psychomoteurs afin de les rééduquer en proposant des exercices et des activités ciblés.

Et d’un autre côté des psychologues et psychothérapeutes s’orientaient également vers la psychomotricité dans une approche dite plutôt « relationnelle ». C’était ici la construction psycho-corporelle de l’individu qui était au centre de la prise en charge. Le psychomotricien travaillait les fondements du développement psychomoteur afin de permettre à son patient de développer ses compétences … et donc remédier à ses troubles psychomoteurs. C’était une approche moins directive.

Ces deux approches complémentaires n’ont désormais plus lieu d’être différenciées. Elles co-existent dans les suivis psychomoteurs actuels. En fonction du bilan psychomoteur et des objectifs de soin, le psychomotricien pourra s’appuyer sur l’une ou sur l’autre.

Prévention, éducation, rééducation ou thérapie ?

En matière de psychomotricité, il existe différentes modalités de pratique en fonction des besoins des patients et des lieux.

  • L’éducation-prévention psychomotrice. Elle s’adresse aux enfants « sains », c’est-à-dire qu’ils ne présentent pas de trouble ou pathologie particuliers. Cette approche propose un soutien, un petit coup de pouce, au développement psychomoteur normal. En Belgique, tous les enfants bénéficient de ce type de séance à l’école maternelle. Il y a également des psychomotriciens qui se rendent dans les crèches ou qui proposent ce type de séance dans le privé.
  • Lorsqu’il y a un ou plusieurs troubles psychomoteurs isolés ou associés à une pathologie précise, on entre dans le cadre du soin psychomoteur. En rééducation psychomotrice, il s’agira de récupérer une fonction psychomotrice déficitaire afin de favoriser une meilleure adaptation de la personne. En thérapie, il s’agira de ré-harmoniser l’équilibre psycho-corporel de la personne. Le trouble psychomoteur est considéré comme l’expression d’un mal-être global. En pratique, ces deux approches (rééducation ou thérapie) sont complémentaires et les distinguer n’a plus vraiment de sens. On parlera donc plutôt de soin psychomoteur.